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L'Essor de l'éco-conception dans les secteurs Tech et Fintech
Le numérique représente 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), presque deux fois plus que l'aviation (environ 2,5 %) (1). Cette réalité peu connue progresse rapidement. À l'horizon 2050, si aucune mesure n'est prise et que les usages continuent de croître au même rythme, l'empreinte carbone du numérique pourrait tripler par rapport à 2020. Il est donc crucial que les producteurs de services numériques prennent conscience de cette situation et agissent. Ils ont l'opportunité de s'engager dans l'éco-conception pour réduire l'impact environnemental de leurs produits et services.
L’éco-conception dans le secteur de la Tech
À l'heure actuelle, l'éco-conception dans le secteur de la technologie n'est pas simplement une option, mais une nécessité. Alors que l'empreinte carbone du numérique croît à un rythme alarmant, les entreprises de Tech sont appelées à prendre des mesures proactives (2). Elles sont incitées à adopter des stratégies d’éco-conception, ce qui implique de repenser leur façon de créer des produits et des services du berceau à la tombe. Les questions à adresser sont vastes : comment réduire la consommation énergétique des appareils électroniques, comment prolonger leur durée de vie, et comment minimiser les déchets générés par leur obsolescence ?
L'innovation en éco-conception se traduit par des avancées dans les matériaux utilisés, des produits modulaires et réparables, et un design qui facilite le recyclage. En matière de logiciels, l'optimisation des codes pour qu'ils demandent moins de ressources et une plus grande efficacité énergétique est une priorité. Les entreprises investissent également dans des data centers éco-responsables qui utilisent des énergies renouvelables et des systèmes de refroidissement innovants pour diminuer leur consommation énergétique.
Les cadres réglementaires, comme le RGPD en Europe, poussent également les entreprises à être plus responsables. Les considérations relatives à la confidentialité des données et à leur stockage ont des implications directes sur la conception de solutions technologiques respectueuses de l'environnement. En outre, les consommateurs et les investisseurs sont de plus en plus enclins à soutenir des entreprises qui peuvent démontrer une véritable préoccupation et action en matière de durabilité.
L’éco-conception dans le secteur de la Fintech
Dans le domaine spécifique de la Fintech, l’éco-conception prend une dimension tout aussi critique. Les services financiers numériques reposent lourdement sur des centres de données fonctionnant 24 heures sur 24, traitant des volumes colossaux de transactions et de données client. L'impact environnemental de ces activités n'est pas négligeable, et les sociétés de Fintech se voient donc confrontées à la tâche de les rendre aussi écologiques que possible.
Cela inclut des approches comme le cloud computing éco-efficient, qui permet de réduire les redondances dans le stockage des données et d'optimiser l'utilisation des ressources informatiques. Des logiciels de trading économes en énergie et des plateformes de paiement numérique qui réduisent les transactions inutiles sont également à l'ordre du jour. L'accent est également mis sur la transparence et l'éthique, avec des Fintech qui investissent dans des projets verts et qui intègrent des considérations environnementales dans leurs décisions d'investissement et de gestion des risques. De plus, l'innovation dans les méthodes de paiement peut également conduire à une plus grande durabilité. Par exemple, les cryptomonnaies basées sur des preuves de participation (Proof of Stake) plutôt que des preuves de travail (Proof of Work) promettent des réductions significatives de l'énergie requise pour les transactions.
Le Proof of Work est le mécanisme de consensus original utilisé par les cryptomonnaies comme le Bitcoin. Il nécessite que les mineurs résolvent des problèmes mathématiques complexes pour valider les transactions et créer de nouveaux blocs. Ce processus est très énergivore car il demande une puissance de calcul considérable, impliquant de nombreux ordinateurs fonctionnant en continu pour résoudre ces problèmes. Par conséquent, l'empreinte carbone associée au Proof of Work est très élevée.
En revanche, le Proof of Stake sélectionne les validateurs des transactions en fonction du nombre de tokens qu'ils possèdent et qu'ils sont prêts à "staker" (mettre en jeu). Plus un validateur détient de tokens, plus il a de chances d'être choisi pour valider le prochain bloc de transactions. Cette méthode est beaucoup moins énergivore, car elle ne nécessite pas la résolution de problèmes mathématiques complexes et réduit ainsi considérablement la consommation de ressources informatiques et énergétiques. Cela permet de réaliser des économies d'énergie substantielles et de diminuer l'empreinte carbone des opérations de la blockchain.
Les entreprises de Tech et de Fintech sont désormais sur la ligne de front de la bataille contre le changement climatique, non seulement en raison de leur impact intrinsèque mais aussi en raison de leur potentiel d'innovation pour le développement durable. L’éco-conception est ainsi une voie royale pour ces entreprises non seulement pour aligner leurs opérations avec les valeurs environnementales mais aussi pour se positionner favorablement sur un marché de plus en plus conscient de l'écologie.
Mipise et ses débuts en éco-conception
Mipise, conscient de l'importance des enjeux environnementaux liés au secteur numérique, a entamé une démarche proactive d’éco-conception pour ses services digitaux. Cette initiative traduit la volonté de l'entreprise de s'engager vers un avenir plus durable en prenant en compte les impacts environnementaux de ses activités.
Mipise participe à un projet, baptisé "GreenFrame" à long terme, composé de quatre phases qui s'étendra sur tout au long des années 2024 et 2025. Il a pour objectif de favoriser l’innovation pour une économie circulaire dans le secteur du numérique afin de promouvoir l’écoconception, la sobriété, et l’allongement de la durée de vie des solutions numériques. Ce projet reprend deux pôles importants: refonte de l’UX/UI dans une démarche de décarbonation des développements d’une offre de services éco-conçue au niveau européen.
Le parcours de Mipise débute par une phase de formation, essentielle pour élever la compétence de ses collaborateurs dans l’éco-conception des services numériques. La formation vise à certifier les développeurs en Green IT et à former les équipes produit, design, support et commerciale, afin de leur permettre de mettre en œuvre des pratiques plus vertes dans tous les aspects de leur travail.
Pour assurer la qualité et l'efficacité de cette transition, Mipise s'entoure d'acteurs reconnus tels que l'ADEME, BPI, GreenIT et Designers Éthiques. Ces partenariats sont une garantie que les phases de diagnostic et d'audit, essentielles pour évaluer l'existant et orienter les actions futures, sont menées avec rigueur et expertise.
Un accompagnement BPI de 18 semaines est prévu, soulignant une approche méthodique et suivie. Pendant cette période, des diagnostics décisifs tels que le diagnostic Décarbonation, l'éco-conception et l'audit d’une Unité Fonctionnelle existante en vue de sa refonte éco-conçue sont effectués. Cela implique la mise en place de KPI (Indicateur Clé de Performance) environnementaux et la création de briques d’infrastructure logicielle écologique, marquant un tournant dans la façon dont Mipise envisage l'intégration des technologies d’information dans ses opérations.
La finalité de cette démarche est la généralisation des bonnes pratiques éco-conçues, avec une attention particulière sur la mesure et la validation de ces pratiques. Il s'agit d'un projet de reengineering des services, d'une revue des usages et d'une simplification fonctionnelle, ainsi que d'une révision de l'architecture logicielle et de l’expérience utilisateur. Ce processus comprend également la documentation des évolutions et l'évaluation des impacts environnementaux des services numériques proposés par Mipise.